Quelles sont les causes de l’arthrose de la cheville ?
Les lésions du cartilage, au niveau de la cheville, ont souvent une origine traumatique.
Une entorse de la cheville peut provoquer une fracture du cartilage et de la partie de l’os qui le supporte (« fracture ostéo-chondrale »). Elle crée un défaut de surface, augmente les frottements, l’usure, et aboutit, souvent après de nombreuses années, à des lésions d’arthrose évoluée avec des douleurs, un gonflement, une perte de mobilité (raideur articulaire).
Les lésions ligamentaires, qui représentent la définition même de l’entorse, peuvent également induire une instabilité chronique de la cheville (avec des entorses à répétition, ou alors simplement une appréhension constante à la marche plus marquée en terrains irréguliers). Chaque épisode d’entorse est susceptible d’aggraver les lésions pré-existantes, avec une augmentation de la distension des ligaments et autres capsule articulaire. Ainsi, on peut découvrir, chez des patients au long passé d’entorses à répétition, des chevilles avec une modification anormale de leur axe (« déformation en varus », le plus fréquemment), due à la distension permanente des structures capsulo-ligamentaires.
Illustration 1 : Radiographies montrant la perte de parallélisme des surfaces, avec faillite du système ligamentaire médial et déformation en valgus
Une fracture de la cheville est une autre cause d’arthrose. Il est démontré que mieux une fracture de cheville est réparée (restitution de l’anatomie initiale), moins elle aura de risques de conduire à une arthrose post-traumatique. Ainsi, le chirurgien sera confronté à une fracture de la cheville et devra faire en sorte de reconstruire le mieux possible l’anatomie. Dans certains cas, cette reconstruction est possible (fractures simples des malléoles), dans d’autres cas, on se trouve confronté à un véritable enfoncement de la surface articulaire du tibia, avec un cartilage très abîmé que l’on ne peut ramener à l’identique (« fractures du pilon tibial »).
D’autres types d’arthrose sont attribués à un défaut de la forme de la cheville ou même du membre inférieur. Il peut s’agir d’un défaut acquis (par exemple une fracture dans l’enfance, avec un trouble de croissance), ou non. Ce défaut peut siéger à la cheville, mais il peut également siéger au genou (un trouble d’axe du genou est susceptible d’induire une mauvaise répartition des forces non seulement au genou, mais également à la cheville).
Illustration 2 : Défaut d’axe de la cheville gauche en relation avec une fracture mal consolidée de la jambe